Les farines d’insectes avenir de la nutrition animale ?
D’après la FAO nous serons 9 milliards d’êtres humains sur terre d’ici 2050.
Cet accroissement de la population entraînera un manque d’eau, de terres agricoles et de biodiversité pour produire les protéines animales nécessaires à l’élevage et la nutrition humaine. Une solution durable, alternative aux farines animales traditionnelles (viandes et poissons) serait la production et l’utilisation de protéines d’insectes.
Pourquoi les insectes ?
De tout temps les insectes ont fait partie du régime alimentaire des animaux et des hommes. Effectivement près de 2.5 milliards de personnes en consomment régulièrement, et sont partie intégrante du régime alimentaire de la plupart des animaux sauvages :
- 40 % chez les truites
- jusqu’à 50 % chez les volailles, faisans ou perdrix en croissance
- 5 % chez les sangliers
- 3 % chez les félins et canins
Les insectes sont riches en protéines de haute qualité, acides gras et acides aminés essentiels, ils sont donc les candidats idéals à la substitution des protéines animales utilisées notamment dans l’alimentation des poissons et des animaux domestiques.
Enjeu de développement
Les besoins de farine d'insectes en nutrition animale peuvent être estimés à 100 000 tonnes par an dans le long terme. Pour pouvoir répondre à cette demande il est important de trouver des méthodes d’élevages performantes à grande échelle. En France leur nombre ne cesse d’augmenter, mais ils se heurtent à certaines barrières techniques et réglementaires.
Effectivement l’élevage industriel est énergivore, le stockage des larves en masse provoque un échauffement, les insectes étant ectothermes (ne régule pas leur température) il est nécessaire de contrôler la température dans les lieux d’élevages. Pour dissiper cette chaleur il faut des solutions pour brasser le mélange et faire circuler de l’air entre les couches et ces systèmes consomment de grandes quantités d’électricité. Le choix de l’espèce, la maîtrise de la reproduction, la gestion de l’approvisionnement en matière première ainsi que la gestion du dimensionnement et de la transformation des produits finis détermineront la viabilité de la production.
De plus la filière est confrontée à des blocages réglementaires :
- interdiction d’utiliser les protéines d’origine animale dans les aliments pour animaux d’élevage
- limitation des substrats autorisés comme aliments pour insecte : pas de fumier ni lisier, pas de déchets de restaurations ni d’aliments périmés.
Néanmoins depuis le 1er Juillet il est autorisé d’utiliser des farines d’insectes dans l’alimentation des poissons d’élevage.
Tests réalisés
Comme le montre le tableau ci-dessous, les expériences réalisées avec des aliments extrudés de 3 mm contenant 30 % de farine d’Hermetia illucens soulignent une digestibilité des protéines brutes et des lipides supérieures aux farines végétales.
Les farines d’insectes présentent donc de nombreux avantages tels qu’être riches en protéines de haute qualité, acides gras et acides aminés essentiels, hautement digestibles ainsi que de permettre un élevage préservant les ressources naturelles. Pour que ces farines deviennent une composante incontournable de l’alimentation animale et non plus un marché de niche, le facteur prix est déterminant. Elles doivent pouvoir concurrencer des farines de poissons dans les aliments poissons et les farines de viandes dans le Pet Food, seules espèces ou elles sont aujourd’hui autorisées.
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